Le Vêtement Français à l'Exposition des Arts Décoratifs, Classe 20
Intéressant catalogue titré Le Vêtement Français à l'Exposition des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de Paris 1925. Ce document qui liste les différentes maisons de coutures faisant partie de la classe 20 de l'exposition est édité par La Gazette du Bon Ton.
Titre | Le Vêtement Français à l'Exposition des Arts Décoratifs, Classe 20 |
Type | Livre |
Édition | Paris, Editions de la Gazette du Bon Ton, 1925 |
Description |
64 pages noir et blanc. Couverture dorée ornée d'une composition en noir sur le plat supérieur. |
État | Bon état, couverture partiellement décolorée, coins émoussés. |
Dimensions | 225 x 140mm |
L'exposition des Arts Décoratifs prend place à Paris d'avril à octobre 1925. La haute couture y est représenté dans la classe 20 dont la présidence est assurée par Madame Jeanne Lanvin. La classe du vêtement (classe 20) réunit les couturiers, les tailleurs, les fourreurs, et les artistes créateurs de tissus peints ou brodés. Les mannequins ont été créés par Siegel, la décoration et l'ameublement par Rateau dans le pavillon de l'Elégance créé pour l'occasion par l'architecte Fournez. La grille d'entrée du pavillon a été créée par la maison Bagues. Cette grille a fait l'objet d'une reproduction dans le numéro spécial de la Gazette du Bon ton paru sur l'exposition en 1925 et intitulé 'Le Pavillon de l'Elégance'. Un catalogue des vêtements exposés par la classe 20 est édité par la Gazette du Bon Ton sous le titre Classe 20, le Vêtement Français.
Un rapport sur l'exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris paraît en 1929. L'ensemble du rapport forme 13 volumes. Le volume IX est consacré à la "parure". Les sections 20 à 24 qui correspondant à cette notion recouvrent donc les domaines suivants: vêtement, accessoire du vêtement, mode, parfumerie et bijouterie. Parmi les planches présentées on trouve notamment les modèles des maisons suivantes: Lanvin, Corby, Jenny, O'Rossen, Paul Poiret, Madeleine Vionnet, Barclay, etc.
Au sein de l'exposition, on trouve sur le pont Alexandre III une galerie de boutiques dont plusieurs sont occupées par des créateurs de mode. Parmi ces boutiques, on trouve notamment celle que Sonia Delaunay et Jacques Heim ouvrent sous l'enseigne "boutique simultanée" du nom des recherches picturales développées par Sonia Delaunay sur les contrastes de couleur. Les clientes de la boutique située sur le pont Alexandre III peuvent ainsi acheter des robes, manteaux, chapeaux, des sacs, des parapluies, des ombrelles, du mobilier, des rideaux. Des cartes postales éditées pour l'occasion présentent des modèles de Sonia Delaunay sous le titre La mode qui vient, manteaux modèles par Sonia Delaunay et Les Tissus Simultanés, mode créée par Sonia Delaunay. La photographe Thérèse Bonney immortalise un sac-manchon en astrakan et tissu simultané. On trouve également dans cette galerie de boutique, la boutique des Gants Alexandre ou encore celle du fourreur Guelis Frères.
Paul Poiret choisit de créer son propre espace d'exposition sous la forme de 3 péniches aux toits terrasses, amarrées au pied du pont Alexandre III aménagées par les décorateurs Ronsin et Laverdet. Elles sont baptisées Amour, Délice et Orgue. Elles sont inaugurées le 29 avril 1925, un carton d'invitation est imprimé pour l'occasion.
- Délice est un restaurant de luxe dont le décor composé de grands coquelicots est peint par l'atelier Martine.
- Amour décorée de grandes fleurs bleues peintes par l'Atelier Martine est consacrée aux créations des Parfums de Rosine et de l'Atelier Martine. Elle est divisée en un salon et une chambre à coucher aux murs recouverts de paille verte chatoyante en grands feuillages exubérants sur une technique d'André Groult d'après des dessins de l'Atelier Martine. André Groult est le beau-frère de Paul Poiret depuis son mariage avec sa sœur Nicole.
- Orgue est toute blanche et entourée d'un treillage doré. C'est une salle de spectacle où l'on présente la collection chaque jour et sur un écran des ondes lumineuses. L'intérieur était orné de 14 tentures que Dufy avait peintes et que les manufactures de Bianchini à Tournon avaient exécutées.
Amateur de feux d'artifices et de jeux d'eau, Poiret en fait exécuter sur la Seine, au large de ses péniches. Il fait également appel à des fanfares pour attirer l'attention sur ses péniches mais également à des comédiens. Ainsi le restaurant est chaque soir le théâtre d'un incident mis en scène. Le critique gastronomique James de Coquet raconte ainsi la scène suivante : une jeune femme demande à un violoniste qui fait le tour des tables de lui jouer plusieurs fois la rose Waikit. Au bout d'un moment un homme exaspéré par cette musique vient renverser un seau de glace sur la tête de la dame. Le chevalier servant de la mélomane empoignent alors l'importun et tous finissent dans la Seine. Ces péniches sont un gouffre financier pour le couturier et marquent le début de son déclin. Pour l'exposition, le couturier crée également un manège baptisé le Carrousel de la Vie Parisienne. Dans son autobiographie Art et Phynance, le couturier décrit ainsi cette attraction : " J'avais produit un manège, le manège de " la Vie Parisienne ", où les personnages typiques de la rue remplaçaient les animaux classiques. Un grand sculpteur en avait taillé les personnages avec une fougueuse ironie ". Le sculpteur en question est Pierre Vigoureux. Les animaux traditionnels d'un manège sont remplacés entre autres par une élégante, une poissarde, un vieux beau, un trottin, un allumeur de réverbère, un apache, ou encore un photographe. Le manège qui tourne dans un sens puis un autre au son d'un puissant limonaire connait un succès populaire.
Plusieurs grands magasins choisissent de créer leurs propres pavillons. Parmi eux, celui du Printemps est baptisé Primavera, celui du Bon Marché Pomone, celui des magasins du Louvre Studium-Louvre.
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