A Monsieur Worth, Le Couturier - Chanson croustillante de Rolla et Louis Raynal (1886)
Bon exemplaire de la partition de la chanson dédiée au couturier Worth que le parolier Rolla et le compositeur Louis Raynal écrivent en 1886 pour le grand artiste du café concert Paulus (Jean-Paulin Habans) qui la chante lors de ses concerts à l'Alcazar. Le dessin de la couverture est de Gustave Donjean. A l'époque, Charles Frederick Worth est alors secondé par ses fils Gaston et Jean.
Une version en couleurs de cette partition existe également.
Titre | A Monsieur Worth, Le Couturier - Chanson croustillante de Rolla et Louis Raynal (1886) |
Type | Divers |
Illustrateur | Donjean (Gustave) |
Édition | Paris, A la Chanson Populaire, F. Bigot, 1886 |
Description |
4 pages (un feuillet plié en deux). Couverture orné d'une illustration de Gustave Donjean. |
État | Bon état, quelques salissures en marge inférieure. |
Dimensions | 330 x 260 mm |
La chanson complète comporte les 4 couplets et 4 refrains suivants :
Couplet 1
Mesdames, il ne faut plus de couturière.
Pour s'habiller c'est maintenant trop vieux.
De bas en haut, par devant, par derrière,
Un couturier vous fera ça bien mieux.
Lorsque chez lui vient une petite femme,
D'un seul regard la devinant bientôt,
Il prend mesure et l'oeil rempli de flamme,
Juge la forme, le relief, tout ce qu'il faut!
Refrain 1
Pour que le costume vous aille,
Il tâte les épaules, la taille,
Sur les bosses, dans les creux,
Il prévoit les entre deux.
Déjà sur votre tournure,
Il dessine des fioritures.
Rien qu'en croisant les bras,
Il vous juge de haut en bas.
Couplet 2
Une demoiselle un jour par aventure,
S'en vint trouver le plus grand des couturiers.
Il fallut bien que l'on prit sa mesure,
De droite à gauche et de la tête aux pieds.
Le couturier était un joyeux drille,
Et fort savant dans cet art en question.
Quittez votre robe dit-il à la jeune fille,
Le mètre en main, il commence : attention !
Refrain 2
Il faut que le costume vous aille.
Quarante deux de tour de taille.
Oh ne baissez pas les yeux.
Il faudrait un entre-deux.
Voyons un peu la tournure.
Vous avez de l'envergure.
De quelle couleur sont vos bas ?
Couplet 3
Quand le couturier voulut finir l'affaire,
Il enleva le corset, ce fripon.
La pauvre enfant ne savait comment faire.
Il ne restait qu'un tout petit jupon.
Le scélérat lui dit comme d'habitude :
Mesurons ça de plus près maintenant.
Pour le corsage, il faut de l'exactitude.
N'ayez pas peur, c'est l'affaire d'un instant.
Refrain 3
Je veux que le costume vous aille.
Vous avez une jolie taille.
Le reste est fort gracieux.
On peut tout dire entre deux.
J'admire votre tournure.
Oh ! Rien ne vaut la nature,
Qui donne tous ces appas,
Depuis le haut jusqu'en bas.
Couplet 4
La demoiselle était assez timide.
Le couturier un fort gentil garçon.
Ayant passé cet examen rapide,
Notre jeune homme devint très polisson.
En la voyant tout à coup rougissante,
Il s'approcha si bien qu'on eut pu voir,
Le commerçant auprès de sa cliente,
Pris par l'amour oublier son devoir
Refrain 4
Il avait l'air si canaille,
En la prenant par la taille,
Qu'elle ferma soudain les yeux.
L'amour se mit entre eux deux.
Cela prenait bonne tournure.
Elle se cachait la figure.
Il la saisit dans ses bras.
Le reste, je ne vous le dis pas.
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