Abraham Bosse - Le Jardin de la Noblesse Française (1629)
Rare ensemble des 6 planches de mode féminine appartenant à la suite le Jardin de la Noblesse gravée par Abraham Bosse. Ces figures de modes sont représentatives des modes à l'époque de Louis XIII. Jean de Saint-Igny et Abraham Bosse sont les auteurs des dessins de ces planches.
Titre | Abraham Bosse - Le Jardin de la Noblesse Française dans lequel se peut cueillir leur manière de vêtements (1629) - Six figures féminines |
Édition | Paris, Melchior Tarvernier, graveur et imprimeur du Roy, 1629 |
Description | Ensemble de six gravures à l'eau-forte et au burin tirées en noir. Ces épreuves sont du premier état de cette suite (les tirages du second état comportent une numérotation au coin inférieur droit). |
État | Bon état, restaurations de papier, petites tâches claires, ancienne tâche d'encre sur une planche. |
Dimensions | environ 145 x 100 mm (feuille) ; environ 140 x 95 mm (coup de planche) |
La suite porte le titre suivant: "Le jardin de la noblesse Française dans lequel se peut cueillir leur manière de vêtements (le jardin de la noblesse françoise dans lequel ce peut ceuillir leur manierre de vettements)".
Elle est ordinairement composée de 18 planches dont la feuille titre. 6 sont consacrées aux modes féminines et 11 aux modes masculines.
Dans son ouvrage consacré à Abraham Bosse paru en 1892, Antony Valabrègue commente ainsi le Jardin de la Noblesse:
" Bosse devient son collaborateur (de Jean de Saint-Igny), grave toute une suite consacrée à la noblesse française, et imagine lui-même pour ce recueil quelques figures et un frontispice ingénieux.
Le Jardin de la Noblesse Française, publié en 1629, est un délicieux petit livre de costumes. Un gentilhomme et une dame n'avaient qu'à feuilleter cette série, pour savoir comment s'habillaient ceux qui donnaient le ton à Paris. On y voit défiler de jeunes cavaliers se drapant dans leur manteau, tenant leur canne levée en l'air, tirant leur épée du fourreau, montrant leurs gants, contemplant avec amour un médaillon. De gracieuses femmes s'avancent avec lenteur, abaissant un éventail, agitant un écran de plumes, étalant complaisamment un bout de manchette brodée. Tous ces personnages se pavanent, vus de face, vus de dos, vus de droite ou de gauche; ils se tiennent dans ces attitudes variées pour faire valoir uniquement la beauté de leur ajustement. Derrière chaque figure se déroule un fond en perspective, allées de jardins, paysage de ville ou de campagne, palais, châteaux à tourelles. La noblesse française promène son habillement, aux abords des habitations royales ou dans ses domaines. Elle conserve, dans les modes qu'elle a adoptées, le goût qui s'imposait au début de la régence de Marie de Médicis, et l'on y retrouve quelques derniers souvenirs des élégances du règne de Henri III. Les jeunes seigneurs, coiffés du caudebec empanaché, laissant pendre, d'un côté de leur chevelure, une longue cadenette, portent le manteau court, le pourpoint brodé, le col de dentelles, le haut-dechausses bouffant et des bottes à revers, d'où s'échappent des rubans. Ils ont des noeuds de rubans un peu partout, et cette garniture toute particulière, posée près de la ceinture et qu'on appelait " la petite oie ". Les dames n'ont pas encore abandonné la fraise à tuyaux ouverte sur le devant du corsage ; elles ont des collets montés, des " rotondes " à double et à triple rangs de dentelles ; la collerette plate fait à peine son apparition. On aperçoit fréquemment des manches à crèves, boursoufflées et tailladées, d'où se détachent des manchettes en points coupés. Les broderies, les passements, les bijoux témoignent d'un faste excessif, et ajoutent à l'opulence de ces costumes."
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