L'Etourdissant Petit Poisson, épreuve d'essai pour la Gazette du Bon Ton (1914)
Rare épreuve d'essai avant la lettre d'un dessin de George Barbier pour la Gazette du Bon Ton. Cette planche qui représente une robe d'été est publiée rehaussée au pochoir dans le numéro de mai 1914 (n°5) sous le titre de L'Etourdissant Petit Poisson".
Titre | L'Etourdissant Petit Poisson, épreuve d'essai pour la Gazette du Bon Ton (1914) |
Type | Estampe |
Édition | Paris, Lucien Vogel, 1914 |
Description |
1 planche lithographique tirée en noir. |
État | Bon état. |
Dimensions | 175 x 250 mm (feuille) ; 138 x 163 mm (coup de planche) |
Cette épreuve d'essai avant la lettre d'une planche de la Gazette du Bon Ton est composée à partir d'un dessin de George Barbier. La version finale de la planche est publiée dans le numéro de mai 1914 (n°5) sous le titre de "L'étourdissant petit poisson, robe d'été". Cette planche avant la lettre rappelle les techniques qu'utilisait déjà La Mésangère pour la réalisation du Journal des Dames et des Modes. L'artiste remet son dessin au graveur afin qu'il prépare une plaque pour procéder au tirage de la gravure. La planche imprimée en noir, sépia ou bleu est alors confié à l'artiste afin qu'il effectue des essais de couleurs. Ses indications de couleurs sont ensuite transmises aux équipes d'enlumineurs qui mettent en couleurs à la main dans de grands ateliers de pochoir les planches imprimées en noir. A l'aide d'un système de cache, plusieurs couleurs sont alors successivement appliquées à l'aide de pinceaux de différentes tailles.
George Barbier, originaire de Nantes arrive à Paris en 1908 pour passer le concours de l'école des Beaux-Arts, il y fut reçu mais préféra s'inscrire à l'atelier J.-P. Laurens où il cotoya notamment Segonzac, Moreau, Boussingault, Boutet de Montvel, Brissaud, Martin, Besnard, Iribe, Lepape. Acclamé dès sa première exposition en 1911, il atteignit rapidement le sommet. Son talent de dessinateur s'exercera dans l'illustration de livres mais aussi dans la création de costumes pour la mode, le théâtre, le cinéma ou le music-hall. Membre de la société des Artistes Décorateurs. On lui doit également des bijoux, du verre et du papier peint.
Il collabore aux plus belles revues de mode de l'époque et l'on retrouve des planches au pochoir de ses dessins raffinés dans les luxueux "Journal des dames et des modes", "Gazette du Bon Ton" ou encore "la Guirlande". La qualité d'exécution de ces magazines placés sous la direction de Jacques de Nouvion, Lucien Vogel et Bruneleschi se retrouve également dans les illustrations de livres que l'artiste apprécie et auxquel il donne, quel que soit le thème traité, l'intemporalité de son trait. Il collabore ainsi avec les meilleurs graveurs du début du siècle qui traduisent avec talent la finesse de son trait : parmi eux on trouve Reidel pour "Le Bonheur du Jour ou les Grâces à la mode", Aubert pour "les Bains de Bade", Gaspérini pour "le Roman de la momie", Schmied pour "Personnages de Comédie", Pierre Bouchet pour "les vies imaginaires".
On retrouve unis dans son style aussi bien l'influence de la culture grecque et étrusque que l'extrême finesse de Coromandel. L'antiquité, le dix-huitième siècle, les miniatures perses, les estampes japonaise se répondent dans un goût de la perfection qui se traduit par un soin extrême apporté aux détails. Ses compositions en couleurs sont souvent baties comme des miniatures où le second plan n'existe non par la perspective mais par un foisonnement de détails que la couleur vient animer. Paul Valery dans la préface du livre de Maurice de Guérin "Poèmes en prose" illustré par George Barbier, dit de l'artiste : "Tandis que mon vague ramage parle de mythes dans l'abstrait, Barbier les capte d'un pur trait Vainqueur du néant par l'image."
Choisir les options