La Femme, album spécial des Annales Politiques et Littéraires, 15 juin 1894
Intéressant album consacré à la Femme publié par la revue les Annales Politiques et Littéraires. On y retrouve les talents de l'époque: Les frères Goncourt y parlent de la femme au dix-huitième, Octave Uzanne y décrit la femme moderne et son goût pour le Japon, Louis de Fourcaud les modes du dix-huitième reprenant les illustrations d'un almanach de l'époque. Y figure également le celebre article que George Sand consacra à la Joconde.
Titre | La Femme, album spécial des Annales Politiques et Littéraires, 15 juin 1894 |
Type | Périodique |
Édition | Paris, Les Annales Politiques et Littéraires, 1894 |
Description |
52 pages sous couverture illustrée imprimée en bichromie, 2 planches hors-texte sur papier glacé. |
État | Bon état intérieur, à noter l'habituel jaunissement des marges du papier et des micro-déchirures en marge droite des planches. Cahiers en partie déreliés, renfort du dos de la couverture par un scotch ancien. |
Dimensions | 335 x 245 mm |
Né à Auxerre le 14 septembre 1851, Octave Uzanne meurt à Saint-Cloud le 13 octobre 1931 au terme d'une vie consacrée à la bibliophilie et à l'écriture. Il fonda et dirigea plusieurs revues consacrées au livre notamment Miscellanées bibliographiques, Le Livre, Le Livre moderne et L'Art et l'Idée. La femme fut également un des sujets de prédilections de cet homme précieux. Il lui consacra aidé par des illustrateurs de talents (Rops, Avril, etc.) plusieurs ouvrages : La Française du siècle, l'Eventail, le gant et le manchon, les artifices de la beauté, Parfums et Fards, Son altesse la femme, etc.
Octave Uzanne décrit ici la femme moderne, celle de 1894 comme une femme qui s'ennuie beaucoup et s'évade à travers l'Orient et le Japonisme en vogue à l'époque.
Louis de Fourcaud décrit les modes des dix-septième et dix-huitième siècles dans son article "Les Modes du Tems Jadis" qui est illustré de figures tirés d'almanachs de la fin du dix-huitième dont l'almanach Fantaisies aimables ou les caprices des belles représentés par les costumes les plus nouveaux. Louis Fourcaud écrit ainsi sur les coiffures du siècle de Louis XIV: "Des rouleaux de toile gommés couronnent la tête d'une enexpugnable forteresse hérissée de tours, baptisée la commode, et au pied de laquelle trois ou quatre mèches s'érigent et se frisent pour former le bois. Le tout se pavoise d'autant de fanfioles qu'on peut en épingler. "Hola, monsieur Vincent, demande une marquise de comédie à son coiffeur, en quelle manière m'allez-vous mettre? Oh! c'est selon le gré de madame la marquise. J'ai, s'il lui plaît, un noeud à la souris à lui planter dans le bois. A moins qu'elle ne préfère que je l'accommode à la solitaire, au chou, à la mousquetaire, à la duchesse, à la palissade". Et la belle dame de riposter: "Vraiment la palissade m'agrée. C'est majestueux et galant. Je veux la palissade, monsieur Vincent, la palissade!...". Il aborde également dans l'article la question des mouches: "Je pourrais ici m'occuper des mouches. Les mouches de taffetas enduit de gomme font fureur. Une coquette qui sait ce qu'elle vaut n'en porte pas moins de sept ou huit en forme de lune, de soleil, d'étoile, de croissant, de comète. Si son visage a l'air d'un zodiaque, c'est tant mieux. Chaque tâche noire a son nom selon la place qu'on lui assigne: au coin de l'oeil, c'est la galante; près de la lèvre c'est l'engageante; au bord de l'oeil, c'est la passionnée, et c'est l'assassine entre les seins. Dans une boîte d'orfevrerie, il est de bon ton d'en avoir su soi de rechange. Se passer de tels agréments serait du dernier bourgeois, comme de se passer de hautes plumes. Mais ne nous arrêtons point".
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