Catalogue de la vente de la collection de M. Beer, Dentelles anciennes, Eventails et Etoffes (1917)
Bon exemplaire du catalogue de la vente de la collection du couturier Beer. L'ensemble dispersé est constitué de dentelles anciennes, d'éventails et d'étoffe. 4 jours de vente sont nécessaires pour disperser les 409 numéros décrits au catalogue. Le titre complet du catalogue est le suivant : catalogue de très belles dentelles anciennes françaises, italiennes et flamandes du XVIIIe siècle, magnifiques Points Colbert, Points d'Alençon, Points d'Argentan, Points de Rose, Points de Venise, Points de Burano, Points de Flandres, Points d'Angleterre, Points de Maline, Points de Valenciennes, applications, Points à l'aiguille, Bruges, Barbes, Mouchoirs, Cols, Berthes, Engageantes, Eventails et Etoffes du XVIIe, XVIIIe siècles et autres composant la collection de M. Beer. La vente eut lieu à Paris les 25, 26, 27 et 28 juin 1917.
Titre | Catalogue de la vente de la collection de M. Beer, Dentelles anciennes, Eventails et Etoffes (1917) |
Édition | Paris, Imprimerie Georges Petit pour Henri Mauger, 1917 |
Description | 50 pages imprimées en noir, 18 planches hors-texte. Broché. Est jointe la carte d'entrée à l'exposition en date du samedi 23 juin 1917. |
État | Bon état. |
Dimensions | 245 x 160 mm |
La maison de couture Beer a été fondée par Gustave Beer en 1886. Tout d'abord boulevard Poissonnière puis avenue de l'Opéra, elle serait la première maison de couture à s'installer place Vendôme. La maison y était installée au numéro 7 dans l'hôtel de Mansard. Elle occupe en 1910 tout l'immeuble ainsi que plusieurs dépendances dans des immeubles contigus. 600 ouvrières travaillent alors dans ses ateliers et 200 personnes s'occupent de la vente, de l'administration et de la manutention.
En 1917, la collection de dentelles anciennes, d'éventails et d'étoffes de Monsieur Beer est dispersée à la Galerie Georges Petit. Le spécialiste de la dentelle Auguste Lefébure est l'auteur de la préface de ce catalogue :
" M. Beer a laissé dans l'industrie de la couture une renommée mondiale. C'était un grand amateur de dentelles.
Sa collection va être malheureusement dispersée, mais elle prouve quel ami férvent M. Beer était de cet art charmant, le premier des arts féminins.
L'ensemble des pièces, patiemment réunies, dénote chez l'amateur qui les a choisies, un goût éclairé et une recherche laborieuse et tenace des meilleurs spécimens du XVIIIème siècle, pendant lequel l'influence et la direction de Louis XIV et de Colbert, et de Louis XV et de la Pompadour, de Louis XVI et de Marie-Antoinette, se sont successivement, si admirablement, fait sentir.
Au cours de cette époque, les dentellières se sont surpassées, et le talent des dessinateurs et des artistes a atteint l'apogée dans l'art des dentelles.
Trois pays d'Europe se sont disputé durant cette belle période, le marché du monde, afin de mieux orner la beauté des femmes ou donner au costume masculin le caractère de suprême élégance à laquelle les grands seigneurs ou les princes de l'Eglise attachaient alors tant de prix.
La France semble tenir la tête, grâce à ses célèbres manufactures nationales de dentelle. Mais l'Italie lutte brillamment aussi, avec ses merveilleux couvents où se fait l'apprentissage, et les Flandres défendent leur renommée dans les béguinages, pleins de mystères, où la science de manier l'aiguille et les fuseaux est répandue parmi les enfants, dès leur plus jeune âge.
La collection Beer renferme les exemples et les documents les plus précieux de la production de ces trois pays qui se faisaient une magnifique concurrence en dentelle.
On y trouve, exécutés à l'aiguille, à côté des points Colbert, des points d'Argentan, des points d'Alençon, si français, une berthe en point rose italienne, dont les détails exquis de travail rappellent les filigranes les plus délicats, et qui est certainement une des pièces les plus rares qui existe au monde. Puis, aux fuseaux, des points d'Angleterre, de Flandres, de Malines, dont certains volants ont été de splendides rochets des évêques du noble peuple Belge. La plupart de ces dentelles ont ainsi une valeur de documentation inappréciable, au point de vue de leur technique et de leur dessin.
Presque toutes mériteraient d'être pieusement conservées dans les vitrines des plus grands musées du monde, afin de prouver à tous nos artistes contemporains, quelle hardiesse leur est permise dans la conception nouvelle de leurs dessins et quels splendides effets peuvent toujours être obtenus à l'aide d'un simple fil habilement conduit par les outils de la dentellière, les plus primitifs et les moins compliqués comme l'aiguille ou les fuseaux."
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