Etrennes aux grisettes pour l’année 1790, réimprimé textuellement sur l’édition originale et rarissime de 1790 (1876)
Rare réédition due à un lord anglais d'une requête célèbre de 1790 que la tenancière d'une maison de joie adressa au maire de Paris pour se plaindre de la concurrence déloyale que les marchandes de modes, couturières lingères, et autres grisettes faisaient avec le commerce de leurs charmes. Très intéressant document sur les frontières entre les métiers de la mode et la prostitution, l'ouvrage donne les noms, fonctions et adresses de plus d'une centaine de jeunes femmes. Le document original est rarissime, sa réédition est peu courante puisqu'elle ne compte que 100 exemplaires.
Titre | Etrennes aux grisettes pour l'année 1790, réimprimé textuellement sur l'édition originale et rarissime de 1790 (1876) |
Édition | Londres, de l'imprimerie particulière de Lord C***, 1876 |
Description | 34 pages imprimées en noir et rouge sous couverture d'attente. |
État | Bon état, jaunissement de la première et de la dernière page de l'ouvrage. |
Dimensions | 170 x 105 mm |
L'ouvrage est ainsi sous-titré "Requête présentée à M. Silvain Bailly, maire de Paris par Florentine de Launay contre les Marchandes de Modes, Couturières, Lingères et autres Grisettes commerçantes sur le pavé de Paris, etc." et débute ainsi : " Monsieur le maire, Florentine de Launay, cessionnaire de Rose Gourdan, propriétaire du grand balcon, sise rue Croix des Petits-Champs-Saint-Honoré, a l'honneur de vous exposer très humblement, Que depuis quelques années une multitude innombrable de marchandes de modes, couturières, lingères et autres grisettes de ce genre, s'étant ingérées de faire le commerce exclusivement permis aux seules filles de joie, vulgairement appelées racrocheuses, elle se voit aujourd'hui dans la nécessité de réclamer contre cet étrange abus aussi contraire aux réglements de police, que préjudiciable à ses intérêts et à ceux des journalières soumises à sa direction".
Etrennes aux grisettes est un très intéressant document rédigé par Florentine de Launay, tenancière du Grand Balcon, une maison de joie rue Croix des Petits Champs. Elle présente dans cette brochure une requête au maire de Paris Silvain Bailly contre les marchandes de modes, couturières, lingères et autres commerçantes sur le pavé de Paris qui vendent leurs charmes faisant ainsi une concurrence déloyale aux filles de joies.
Une quinzaine de pages donne une liste de noms accompagnés de la fonction et de l'adresse de la grisette incriminée. On trouve ainsi les noms et adresses de brodeuses, lingères, marchandes de modes, éventaillistes, fourreuses, couturières en robe, marchandes de modes, etc.
On trouve ainsi un commentaire piquant sur le Trait Galant, rue Saint-Honoré où Rose Bertin fit ses débuts: "Si on était obligé de raconter tous les traits plus que galants des demoiselles qui composent ce fameux magasin, on reconnaîtrait sans peine que cette maison n'est pas connue sous sa dénomination la plus convenable. A l'égard des demoiselles Le Brun et Longprès, nous observerons qu'elles sont ouvrières au trait galant, et c'est tout dire".
Le document original est rarissime, une réédition due à un lord anglais prit place en 1876 sous le titre Etrennes aux grisettes pour l'année 1790, réimprimé textuellement sur l'édition originale et rarissime de 1790. Cette réédition ne compte que 100 exemplaires.
Le frontispice gravé de la réédition représente une femme juchée sur âne à l'envers. Cette amusante gravure renvoie à une condamnation courante des responsables de maison de joie lorsqu'elles détournaient des filles de bonne famille. Une condamnation de ce type toucha d'ailleurs Madame Gourdan, la prédecesserice de Florentine de Launay à la tête du Grand Balcon. Elle avait en effet été condamnée par le baillage du palais à être promenée sur un âne suite à un differend qui l'opposa elle et deux de ses filles de joie à Madame d'Oppy. Bien que la sentence fut "d'être conduite dans les lieux ordinaires et accoutumés de cette Ville de Paris et notamment aux carrefours des Petits-Carreaux, le plus prochain de sa demeure, montée sur un âne et le visage tourné vers la queue, ayant sur la tête un chapeau de paille avec écriteau devant et derrière portant ces mots : maquerelle publique", Margueritte Gourdan n'exécuta pas sa peine et c'est un mannequin à son effigie qui fut promené en 1776.
Choisir les options