Pierre Imans - Facture, 10 rue Crussol à Paris (1931)
Intéressante facture illustrée de la maison Pierre Imans de 1933. Pierre Imans était spécialisé en figures de cire et mannequins d'art. La société était située 10 rue Crussol à Paris. La facture indique que la maison a participé hors-concours aux expositions internationales de Lyon en 1914, San Francisco en 1915, Montréal en 1921, Monaco en 1921, Bruxelles en 1922, Amsterdam en 1922 et Strasbourg en 1924.
Titre | Pierre Imans, 10 rue Crussol, Paris |
Type | Facture |
Édition | Paris, Pierre Imans, 1933 |
Description |
Un feuillet imprimé en noir et rouge à en-tête illustrée. Détails de commande tapuscrits. |
État | Bon état, perforations en marge gauche, anciennes traces de pli. |
Dimensions | 265 x 205 mm |
A l'origine, instrument d'atelier, le mannequin devient au XIXème siècle un accessoire de vitrine et d'exposition de modèles sous l'impulsion d'Alexis Lavigne et de Fred Stockman.
Dans l'histoire des mannequins de la première moitié du XXème siècle, deux noms sont restés célèbres . Il s'agit de Pierre Imans et de Siégel-Stockmann.
Pierre Imans est resté célèbre pour ses bustes de cires qu'il présente avec un certain succès à l'exposition universelle de 1900. Les mannequins de cire se développent. A l'orgine, seule la tête était visible, le reste du corps étant dissimulé par le vêtement. Pour produire ces éléments, des céroplastes versent la cire chaude des moules en forme de texte avant que l'on fixe dans la cire encore souple les cheveux et les yeux d'émail. Pierre Imans reçoit à l'exposition de Turin de 1911 le grand prix pour ses mannequins dont le corps est déshabillable et articulé. Le mannequin compte alors et un visage et un corps anthropomorphes.La maison Pierre Imans continue d'innover, notamment en créant de nouvelles matières. Elle créent ainsi en 1922 une nouvelle matière la carnesine qui permet de remplacer la cire dont la résistance à la chaleur face à la diffusion de l'éclairage électrique était devenue problématique.
Dans les Marottes d'Art de Pierre Imans, la maison décrit ainsi ses bustes : "Etablis en composition 'Cérolaque', les sujets d'étalages pierre Imans n'ont pas la fragilité des bustes de plâtre vendus couramment par certains fabricants. Les sujets de Cérolaque présentent l'aspect du biscuit ou de la porcelaine, ils sont resistants à toute température, inaltérables, les tâches sont lavables à l'eau savonneuse. De plus, la composition Cérolaque permet de rehausser les coloris du visage, au moyen des fards habituellement employés par les dames. Ces fards rajoutés s'enlèvent à l'eau pure, de sorte qu'il est possible de mettre le coloris des joues en rapport avec les nuances du chapeau."
La maison Pierre Imans alors située rue Crussol, envoit à ses clients des photographiques de ses modèles de bustes.
Homme d'affaires canadien Victor-Napoléon Siégel était surnommé "l'empereur du mannequin" par ses clients américains. A la suite d'un accord conclu avec Fred Stockman, la maison Stockman fut rebaptisée "Siégel et Stockman". La maison Siegel connut un véritable triomphe à l'exposition des Arts Décoratifs de 1925. André Vigneau, le directeur artistique de l'époque s'entoure alors d'une équipe d'artistes, d'architectes et dessinateurs en vogue (Polez, Leyritz, Labathe, Liausu, Thomas, Bross, Gougeon, Oudon, Herbst) qui crée une nouvelle génération de mannequins modernes. Moulés des pieds à la tête en un seul jet, ils reproduisent la netteté du trait de l'illustration de mode de l'époque. Rompant avec le réalisme, les mannequins sont laqués uniformément de la couleur de la robe portée : rouge profond, rose thyrien, ébène ou même couvert de poudre d'or ou d'argent pour les tenues en lamés. Ils font sensation au sein du pavillon de l'élégance. Deux ans plus tard Vogue passa une commande spéciale auprès de Siégel pour une série de photos de mode immortalisées par Hoyningen Huené.
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