Magasin des Modes Nouvelles Françaises et Anglaises, planches 1, 2 et 3 du 1er cahier de la 3ème année (20 novembre 1787)
Rare gravure à l'eau forte rehaussée à la main de la revue de mode Le Magasin des Modes Nouvelles Françaises et Anglaises. Le Magasin des Modes est la suite du premier périodique de mode intitulé Cabinet des Modes ou les Modes Nouvelles décrites d'une manière claire et précise et représentées par des Planches en taille douce enluminées. Cette gravure est la réunion des 3 planches du 1er cahier de la 3ème année paru le 20 novembre 1787. Elle a été gravée par Duhamel d'après une composition de Defraine. Il s'agit de la première planche triple de la revue qui à partir de ce numéro réunit sur une même feuille les trois planches qui accompagnaient auparavant chaque livraison.
Titre | Magasin des Modes Nouvelles Françaises et Anglaises, planches 1, 2 et 3 du 1er cahier de la 3ème année (20 novembre 1787) |
Édition | Paris, Buisson, 1787 |
Description | Gravure à l'eau-forte tirée en noir et rehaussée à la main. La gravure comporte les mentions |
État | Bon état. |
Dimensions | 225 x 350 mm (feuille) |
La tenue est ainsi décrite par le journal:
Vers la fin de l'Avis pour le renouvellement des Abonnements, inséré dans le dernier Cahier, nous avons prévenu MM. les Souſcripteurs que désormais nos trois Planches seraient mises sur une même feuille, parce que cette invention nous paraissait un bon moyen d'empêcher les contrefaçons, qui ne pourraient paraître que plus de six semaines après nous, si les contrefacteurs s'avisaient à nous imiter, ainsi qu'ils le doivent ; nous renouvelons ici cet Avertissement, que désormais nos trois Planches seront mises sur une même feuille, & pour les raisons énoncées, afin que ce nouveau procédé n'étonne point nos Souscripteurs; nous ne disons pas afin qu'il ne les sâche point, parce qu'il doit leur être trèsvindifférent d'avoir les trois Planches sur trois feuilles ou de les avoir sur une même. Ils sentent parfaitement qu'il ne doit pas nous l'être autant qu'à eux.
Nos Dames ayant adopté les caracos presque exclusivement à toutes les ſortes d'habillement, il était d'une nécessité relative qu'elles s'appliquassent à les varier, à les embellir, à leur ôter ce grand simple, ce grand uni, qui, à la longue, finit par déplaire, quelque soit son élégance & son goût, précisément parce qu'il ne varie pas, & qu'il blesse en cela les lois de la Mode; suffi, pour garder les convenances, relatives, ont elles varié, embelli ces caracos; aussi les ont elles chargés de broderies : ceci est un mal, parce qu'elles en ont hâté la fin. On ne saurait disconvenir que la variation, l'embellissement, la surcharge qu'elles y ont apporté, ne soit d'un goût parfait, & qu'il serait peut-être impossible d'imaginer rien de plus agréable à l'oeil. Cet agrément efl: très-fenîîble par le carcan représenté dans la PLANCHE l". Ce caraco est de mousseline blanche unie. ll est brodé sur les devants, sur les basques, sur le colet, et sur les parements, de nombre de fleurs de diverses couleurs. Son jupon de pareille mousseline, es également brodé, depuis le bas jusqu'à une certaine hauteur, de nombre de fleurs de diverses couleurs. Ce jupon est mis sur d'autres jupons blancs, sans aucun transparent de couleur. La Femme qui en est vêtue est liée, pardessus ce caraco, d'une ceinture de large ruban coquelicot, dont les boues pendent très-bas par derrière.
Au-dessous de cette ceinture, sont fabriqués des goussets où s'enserrent les montres. A ces montres, pendent des chaînes faites de graines bleues des Indes, garnies de petits chaînons d'or propres à attacher les clefs et les breloques. Sur son col, un mouchoir de gaze tout uni, très-bouffant très-entr'ouvert par le haut. A ses mains, de très-longs gants de peau couleur queue de vin. A ses pieds, des souliers coquelicots. Par devant, un gros bouquet de reines marguerites artificielles. Elle est coëffée d'un chapeau à la Théodore; dont la forme très-haute, à double étage, est faite de gaze blanche garnie de belle blonde, dont les bords très étroits sont faits de satin bleu de ciel, qui est lié d'un ruban coquelicot, et qui est garni d'un bouquet de fleurs coquelicot, et de milles de rosiers , et où pend, par derrière, un très grand voile de gaze blanche unie, attaché par les pointes en-haut. Elle est frisée toute en taper. Quatre boucles; sur deux rangs, lui tombent de chaque côté sur le sein. Ses cheveux, parderrière, flottent à la Conseillère, liés au milleu- par une épingle à la Cagliostro.
Nous avons souligné ces mots, très longs gants de peau, pour faire sentir la différence des gants actuels d'avec ceux que les Dames
portaient il y a quelque temps, et qui ressemblaient aux gants d'homme. Cette différence établit aussi celle qui doit régner entre les manches actuelles et les manches anciennes des caracos. Ces manches ne peuvent plus descendre jusque sur le poignet; il faut qu'elles soient
faites en jabots, et n'outrepassent pas le coude. Nous avons souligné ces autres mots : de gaze blanche garnie de belle blonde, pour indiquer que ces chapeaux à la Théodore ont reçu une nouvelle mode et qu'ils ne sont plus faits, comme auparavant , seulement de taffetas, ceints de larges rubans à raies de différentes couleurs.On fait aujourd'hui beaucoup de ces chapeaux en crêpe bleu de ciel, en crêpe rose, en crêpe coquelicot, et à formes bouffantes; de forte que ces chapeaux n'ont plus guère, de leur première forme, que les bords tombés en toits; cela va sans doute ramener les chapeaux-bonnets.
Le Magasin des Modes Nouvelles Françaises et Anglaises est la suite du Cabinet des Modes. Publié tous les 10 jours entre le 20 novembre 1786 et le 21 décembre 1789, chaque numéro comporte 8 pages de texte accompagnées de planches hors-texte. L'auteur est Le Brun-Tossa. L'éditeur est Buisson situé Hôtel de Mesgrigny, 13 rue des Poitevins puis Hôtel Coëtlosquet, 20, rue Hautefeuille.
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