Journal des Dames et des Modes - Annuaire des modes de Paris, illustrations d'Horace Vernet (1814)
Rarissime annuaire publié par le Journal des Dames et des Modes. Cet ouvrage baptisé Annuaires Modes de Paris est illustré de 12 gravures de mode dessinées par Horace Vernet. On y retrouve les adresses de tous les fournisseurs de mode de l'Empire.
Titre | Journal des Dames et des Modes - Annuaire des modes de Paris, illustrations d'Horace Vernet (1814) |
Édition | Paris, Journal des Dames et des Modes, 1814 |
Description | 288 pages de texte imprimées en noir, 12 planches hors-texte gravées à l'eau forte et rehaussées à la main. Reliure postérieure de papier dominoté d'inspiration dix-huitième avec pièce de titre au dos. Les feuillets n'ont pas été ébarbés. |
État | Bon état, quelques rousseurs, exemplaire légèrement gauchi. |
Dimensions | 150 x 100 mm (reliure) ; 150 x 95 mm (feuille) |
Le Journal des Dames et des Modes est une publication pionnière dans l'histoire de la presse féminine. Il fût fondé par le libraire Sellèque et Pierre La Mésangère, un ecclésiastique reconverti dans la presse après les tourments de la Révolution. Sellèque mourant dans un attentat à l'hiver 1800, La Mésangère fût rapidement aux commandes du journal. La qualité de sa direction et l'excellence de ses collaborateurs en firent un modèle de revue de mode copié à travers toute l'Europe. On ira même jusqu'à comparer l'influence de La Mésangère à celle de Napoléon...
Le Vicomte Savigny de Moncorps, grand spécialiste des almanachs du XVIIIème décrit ainsi l'Annuaire des Modes publié par le Journal des Dames et des Modes sous le numéro 149 de son ouvrage Les Almanachs Illustrés du Dix-huitième Siècle paru en 1909 :
149- — ANNUAIRE DES MODES DE PARIS, orné de douze figures. Ière année. A Paris, chez l'éditeur, rue Montmartre, n° 183, au bureau du Journal des dames, et chez Delaunay, libraire, galerie de bois, n° 244, au Palais Royal. In-18, 288 pages ; faux-titre, titre imprimé, in-18.
Douze figures : " Mode de Paris ", très finement gravées et coloriées, non signées, mais que l'on peut attribuer à Horace Vernet. En regard de la gravure est son explication.
Janvier. Casque de velours plein orné d'aiguillettes de satin et de deux plumes d'autruche. Redingote de velours garnie en cygne. Souliers fourrés.
Février. Toque de gros de Naples garnie en gaze rayée. Bandeau de perles et grains d'or. Robe de gros de Naples garnie de gaze rayée.
Mars. Toque en corbeille. Robes en gros de Naples. Pardessus de reps.
Avril. Chapeau de tulle et gros de Naples garni de roses boiteuses. Bandeau de velours épingle. Manches de tulle. Robe de levantine.
Mai. Chapeau de gros de Naples. Robe de perkale.
Juin. Coiffure à la Chinoise ornée d'un fichu de gaze. Camisole chinoise en perkale.
Juillet. Bonnet à la Chinoise en tulle.. Robe de mousseline brodée.
Août. Chapeau de levantine. Robe de levantine.
Septembre. Bonnet paré en tulle, orné de marguerites. Robe de perkale.
Octobre. Chapeau de reps, fleurs de satin. Canezou de mousseline. Robe de perkale.
Novembre. Chapeau de velours à mouches orné de deux blondes. Tête de falbala en torsade. Balantine, petite poche, remplaçant
les gibecières qui avaient succédé aux ridicules.
Décembre. Chapeau de reps.- Robe de mérinos garnie de franges de soie.
Le texte, divisé en douze parties, contient d'intéressantes notices sur les modes de chaque mois, sur tout ce qui doit composer un trousseau, une corbeille de mariage, une layette ; des renseignements relatifs au corail, aux diamants et autres pierres précieuses, aux bijoux, tabatières et breloques adoptés par les élégantes et les petits maîtres. L'Amour dans une balançoire, l'Amour volage, l'Amour dans une rose, une petite bascule en or formée d'une flèche qui offre à l'une des extrémités l'Amour et à l'autre, un papillon aux ailes azurées faisant pencher la bascule de son côté (ce qui rappelle l'idée ingénieuse : l'Amour est encore plus léger), voilà celles dont on raffole.
Très amusant, le tableau de Tortoni ! que l'on peut citer en entier :
" II est un petit coin de Paris, où la foule abonde, non point la foule en sabots, mais la foule en panaches.
" Est-ce un palais, une galerie de tableaux, un cabinet d'antiquités, un jardin magnifique, un chef-d'oeuvre dramatique enfin, qui attire ?
" Ce n'est rien de tout cela.
" Il y a d'abord ce qu'on veut bien appeler une terrasse avec une barrière en bois et des chaises de paille ; puis quelques marches
incommodes, une rampe de fer brut, un salon étroit, un autre petit salon, un troisième salon plus petit encore et même un quatrième dans les infiniment petits. On monte par un escalier tortueux. On trouve des salles un peu plus aérées ; plus un billard dans le demi-jour.
" Je ne vois rien là-dedans de si merveilleux !
" Patience, il n'est que sept heures encore.
" Huit heures sonnent, puis neuf. Alors, il n'y a plus de tabourets nulle part, toutes les tables sont prises, les femmes sont rangées par files attendant, qu'il y ait moyen de se placer. On se lorgne, on se salue, on se dit des choses charmantes.
" Je vous quitte et j'y cours.
" Vous y courez ? où?
" Chez Tortoni ".
A la fin de chaque partie se trouve la liste des fournisseurs en vogue avec leurs adresses : tailleurs, couturiers, coiffeurs, lingères, parfumeurs, marchands de cannes, fabricants de bronzes, orfèvres, joailliers, graveurs, opticiens, relieurs, etc.
C'est grâce à l'extrême amabilité de M. le comte Alexis de Noailles que j'ai pu décrire de visu ce très rare petit volume. Il a bien voulu me le communiquer, mieux encore! me l'offrir. Qu'il en reçoive ici mes plus sincères remerciements et l'expression de ma reconnaissance.
Choisir les options