Le Pavillon de l’Élégance à l'Exposition Internationale des Arts et Technique de Paris (1937)

Le Pavillon de l'Élégance a été réalisé par le sous groupe A du groupe IX (Parure). Ce sous-groupe comprenait les classes 56 (couture), 57 (fourrure), 63 (parfumerie) et 56 bis (haute mode masculine, chemiserie de luxe). Le comité du Pavillon de l'Élégance était présidé par Jeanne Lanvin. Les architectes du bâtiment étaient Emile Aillaud et Etienne Kohlmann. Les mannequins ont été sculptés par Robert Couturier et édités par Siegel.

Robert Couturier dans l'ouvrage Mannequins de Nicole Parrot revient sur ses créations : "J'avais imaginé un long tunnel serpentant dans une ambiance de ville méditerranéenne aux tons ocres. Posés ça et là en osmose avec le décor, de fantastiques géantes à l'apparence de terre cuite - en fait du plâtre mélangé à de la filasse - hautes de plus de deux mètres, présentaient au public des silhouettes nouvelles, taille fine et membres puissants. J'avais voulu des silhouettes de tragédie volontairement dénuées de cette amabilité, de cette gentillesse qu'on prête arbitrairement aux élégantes. Leurs gestes de défense ou d'effroi, leurs visages sans traits, leurs corps mal équarris rappelaient plus les habitantes de Pompéi surprises par la pluie de cendres qu'une réunions d'habitués du faubourg Saint-Honoré ou de l'avenue Montaigne. Je n'attendais pas des réactions aussi vives. Le scandale fut énorme. Le public manifesta".

Jean Labusquière dans le recueil consacré au Pavillon de l'Elégance, décrit ainsi le pavillon: " Notre pavillon est ce qu'il est, mais avant tout, dans la mémoire des visiteurs, il restera bien ce qu'il fut : une réaction contre l'uniformité et la platitude qui sont le mal et le danger de toute exposition statique. Je parierais bien volontiers avec ses rares détracteurs que la prochaine exposition de nos industries, où qu'elle ait lieu et par qui soit-elle conçue, n'imitera plus les précédentes mais prendra celle-ci, je ne dis pas pour modèle, mais en tut cas pour point de départ. Qu'on le veuille ou non, nous aurons rendu difficile sinon insupportable, la répétition du stand ordinaire, de la vitrine aux tablettes de verre ou du mannequin de magasin. C'est quelque chose..."

Les couturiers exposés sont : Alix, Anny Blatt, Louise Boulanger, Callot Soeurs, Chanel, Christiane, Dupouy Magnin, Jane Duverne, Hermès, Jenny, Jodelle, Jeanne Lanvin, Leda, Lucien Lelong, Madeleine Lemoine, Mainbocher, Martial et Armand, Mauguy, Molyneux, Lucille Paray, Jean Patou, Raphael, Madeleine de Rauch, Jane Regny, Nina Ricci, Maggy Rouff, Schiaparelli, Madeleine Vionnet, Worth.

Les maisons de fourrure particpantes sont : A la Reine d'Angleterre, Andrebrun, Brunswick, Fourrures Max, Jungmann et cie, Kohn Frères, Renel, Revillon, Simon Frères, Weil, Abusch Frères, Canada Furs, Compagnie Franco-Canadienne des fourrures et pelletries, Fabre, Katz Frères, C. Lerner, Mendel L,  Roland Meyer, Société anonyme de fourrures, C et E. Chapal Frères et cie, A. Hollander & son, Lacourbat, Claret et Confavreux, la Marchoise, M. Burah, Dolat et Cie, Goetze Frères, E. Kirschner et fils, Albert Koenigswerther, Charles Koenigswerther, La Chèvre, Napp, Pelleteries de Moscou, A. Pessis, Société de Pelleteries.

Il existe une série de cartes postales photographiques d'Oto Wols présentant notamment les modèles des maisons suivantes : Vionnet, Alix, Lanvin, Lelong, Schiaparelli, Renel et Abusch Frères.