Rester Jeune, juin 1937, couverture de Vertès
Numéro de juin 1937 de la revue Rester Jeune. Ce numéro comporte deux compositions en couleurs, l'une par Marie Laurencin et l'autre par Jean Reschofsky ainsi que plusieurs pages où des couturiers parisiens expriment leur opinion sur un thème : le Drapé par Alix, le Style par Jeanne Lanvin, Harmonie et Mouvement par Madeleine Vionnet, la Féminité par Maggy Rouff, la Couleur par Jacques Worth.
La couverture de ce numéro reproduit une composition de Marcel Vertès.
Titre | Rester Jeune, juin 1937 |
Type | Périodique |
Édition | Paris, Rester Jeune, 1937 |
Description |
104 pages, nombreuses illustrations dont deux hors-texte en couleurs. Agrafé sous couverture illustrée en couleurs. |
État | Bon état, couverture salie, dos restauré, restauration ancienne d'une trace de pli au coin supérieur de la couverture. |
Dimensions | 315 x 245 mm |
Rester Jeune est une revue consacrée à la beauté des femmes lancée en 1933.
Le texte d'Alix figurant dans le numéro spécial de juin 1937 est le suivant :
"J'aime le drapé comme j'aime toutes les possibilités de mon métier mais avec prédilection spéciale que donne le maniement plus libre d'une souple étoffe...
On commence par un bout sans parti-pris, sans se préoccuper exactement de ce que l'on fera ; le tissu qui a ses caprices glisse, se dérobe, retombe puis tout à coup cède et se « place" avec une beauté définitive de sculpture. C'est un jeu passionnant.
De tout temps, j'avais envié le rôle des « vestiplices » de ces Grecques raffinées auxquelles femmes et hommes de la Rome impériale confiaient le soin de draper leur toge ou leur péplum selon les règles mystérieuses du goût. Car il n'v a pas de technique pour l'art du drapé, et c'est ce qui le rend si vivant, si splendidement humain.
Selon le corps de la femme que vous devez habiller, ses attitudes, ses gestes, son rythme intérieur - different pour chaque personne - vous donnez a vos plis orientation nouvelle : vous faites partir plus haut ou plus bas tel groupe de fronces, tel enroulement, tel coquillé ; vous découvrez ici les épaules, et la vous les recouvrez avec soin. Tantôt vous serrez la ligne des hanches, et tantôt vous l'enveloppez, au contraire de souplesse et d'imprecision
J'estime que rien n'est plus favorable à la beauté féminine que cette formule de si roche de la nudité... Le drapé habille et déshabille, ne laisse rien ignorer des perfections de la plastique. C'est la mise en valeur absolue des grâces féminines sous quelque aspect qu'elles se présentent.
La femme, digne de ce nom doit être toute douceur, toute harmonie dans ses lignes et ses volumes.
Un dernier point que je tiens a noter : ne croyez pas que je « m'inspire » de telle ou telle époque, que je veuille « évoquer » l'Egvpte, la Grèce ou la Renaissance, et que je « reproduise » le drapé de telle ou telle statue. Si je le fais. c'est sans m'en douter. Que j'aie beaucoup regardé les chefs-d'œuvre du passé. pour lesquels j ai un culte, cela est hors de doute ; mais quand je travaille, je n'y pense plus. Une robe moderne n'est pas un costume de théâtre, encore moins une reconstitution archeologique.
Faits sur des temmes et pour des femmes d'aujourd'hul, mes drapés sont actuels, au premier chef..."
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